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« C’est aux jeunes Dunkerquois de relever le défi ! »

vendredi 7 juin 2013, par Guitch

Ils ont 22 ans et représentent l’avenir du hockey dunkerquois. Tous deux ex-internationaux juniors, Maxime Brachet et Antoine Vanwormhoudt respirent le hockey. Si le premier, de retour au club depuis deux ans, a réalisé une belle année, le second s’est gravement blessé en match de préparation et n’a pu prendre part à la saison. Pendant plus d’une heure, ils se sont exprimés sur la saison passée, celle à venir mais aussi leur parcours d’exilés, offrant pratiquement une chronique sur les jeunes joueurs français.

Maxime Brachet

Antoine Vanwormhoudt


Depuis quand vous-connaissez vous ?

Antoine : J’ai commencé le hockey à 4 ans.

Maxime : Et moi à 5 ans, donc nous sommes arrivés au club presque en même temps.

Si tu devais décrire l’autre...

Maxime : Je ne peux pas trop dire, je l’ai vu joué un peu mai je suis vite parti à Rouen et il a été blessé la saison passée.

Antoine : C’est un peu pareil.

Maxime : On n’a jamais joué ensemble pratiquement. Juste l’un contre l’autre mais pas en match officiel, c’était à l’occasion d’un stage de l’équipe de France U20.


Quelle qualité de hockeyeur de l’autre aimerais-tu avoir à ta panoplie ?

Antoine : Maxime, ce qui le caractérise c’est son jeu physique. Il a un plus petit gabarit et il est donc beaucoup plus explosif que moi. C’est un de mes points faibles.

Maxime :
Je ne l’ai vu qu’un peu à l’entraînement mais j’aimerais avoir ses mains. Il a vraiment de bonnes mains, une bonne technique. C’est un point sur lequel j’ai eu un peu de mal ces derniers temps.

Vous vous êtes exilés assez jeunes. La Suisse pour Antoine, les Etats Unis pour Maxime. Pourquoi avoir fait ce choix ? Qu’est ce que cela vous a apporté ?

Maxime : Je voulais franchir un cap, aller plus loin. J’avais eu l’opportunité de partir à Rouen avec Valentin (ndlr : Dumélié). Avec Dunkerque, on jouait souvent contre eux et on les battait ! Plusieurs fois ils nous ont demandé de les rejoindre. On a finit par accepter.

Antoine :
Je suis parti en Suisse à l’âge de 14 ans. C’est François (ndlr : Rozenthal, qui est aussi son oncle) qui m’a indiqué qu’il y avait des tests à passer là-bas. Il m’a encouragé à y aller en me disant que j’allais pouvoir juger mon niveau. Jamais je n’aurais pensé être assez fort pour jouer là bas. J’y suis allé et j’ai eu ma chance . Ça m’a clairement apporté des choses que je n’aurai jamais eu en France. Même gamin, c’est 2 matchs par semaine ! C’est comme les pros à l’entraînement et dans ce qu’il y a à côté de la glace. Au niveau du jeu, j’ai énormément appris.

Maxime : J’ai quitté Rouen pour les Etats unis pour y trouver un niveau supérieur. La grande différence là bas, c’est que très jeune, on apprend tout pour devenir pro. Comment bien manger, comment bien s’hydrater... Et puis la cadence des matchs est très différente. On joue beaucoup. Jusque 4 matchs dans la semaine. Ça change beaucoup de choses. Plus tu joues, plus tu prends confiance. On est dans le rythme. Ici, en France, avec un seul match par semaine, on est fébrile en début de match. C’est plus compliqué pour entrer dans la partie. Aux Etats unis, les matchs deviennent très vite une habitude.

Antoine : Un peu comme en Suisse, tout fonctionne autour des matchs à jouer.

Maxime : La meilleure manière de progresser, c’est de jouer des matchs.

Il doit y avoir des effectifs plus importants également ?

Maxime : Nous avions 5 lignes ! Tu sais qu’il y en a une qui reste dans les gradins à chaque match. Le coach fait des choix en fonction des matchs, du comportement, des stats...


Qu’est-ce qui vous a poussé à revenir à Dunkerque ? Quel a été votre parcours ?

Antoine : J’avais un objectif, devenir pro en Suisse ! Ce n’est pas passé très loin. La dernière année où j’étais là bas, j’ai fait quelques matchs avec l’équipe première du Lausanne HC. J’ai ensuite fait un test à Bâle pour un contrat en LNB. J’étais en balance avec un autre joueur plus âgé que moi. C’est lui qui a été choisi. J’ai rejoint Amiens en Ligue Magnus. Au début, ça se passait bien avec Antoine Richer. Puis il y a eu un changement d’entraîneur avec Heike Leime. Je ne jouais plus ! J’avais alors une image plus négative du hockey en France par rapport à la Suisse.
En parallèle, il était important que je reprenne mes études. J’ai donc passé l’équivalence du Bac lors de mon année à Amiens. Faire des études et s’entraîner avec une équipe de Magnus, ce n’est pas simple. Les entraînements ont lieu en journée.
En venant à Dunkerque, je voulais avoir plus de temps de jeu et je pouvais reprendre les études. On est dispo la journée et on s’entraîne en soirée. Et avec un match par semaine, c’est compatible.
Et Dunkerque, c’est mon club de cœur, c’est ma famille. Je peux jouer devant mes proches. Pendant 7 ans en Suisse, j’ai joué devant des inconnus. Ici c’est différent. J’ai pas eu de chance en me blessant en match amical dès mon retour mais là, j’ai hâte de fouler la glace de Raffoux !

Maxime : Après ma saison aux Etats Unis, j’ai été agent libre l’été. J’ai fait un test à Montpellier qui fut positif mais je n’ai pas concrétisé.
J’ai participé à un camp d’entraînement SPHL en Floride. Nous étions 100 au départ. J’ai fait parti des 10 retenus pour le camp. Seuls 2 allaient être gardés. Les 8 autres étaient éliminés au fur et à mesure. J’ai du quitter le camp le dernier jour.
J’ai ensuite joué un match en FHL. Le coach voulait que je signe mais le contrat ne m’a pas plu. C’était une ligue limite pour être pro et le contrat ne m’offrait pas de sécurité.
J’ai su à ce moment là qu’il y avait des soucis avec Yann et Clément (ndlr : Marez et Derepper) à Dunkerque. J’avais une opportunité à Lyon qui n’a pas abouti, j’ai donc contacté les Corsaires !

Antoine, comment vas-tu sur le plan physique après ta blessure ?

Antoine : Je ne suis pas encore à 100 %. L’important, ce sera de l’être en août ! Ce fut une période très très dure pour moi ! J’ai été opéré une première fois le 20 septembre du ligament croisé antérieur. Suite à cela, j’ai eu un staphylocoque. J’ai pris un coup au moral. Après l’opération, j’étais reparti de l’avant. Devoir repasser sur le billard, c’est dur ! J’ai subi une 2ème intervention le 6 octobre et une troisième plus légère début janvier. J’étais très faible, j’avais perdu 10 kgs en 3 semaines. A ce moment là, j’étais à des années lumières de penser à la saison prochaine. J’ai entamé 4 mois de rééducation. Je suis allé à Zuydcoote. Ce fut une leçon de vie. Là bas, tu relativises. Tu te dis que, finalement, tu n’as pas grand chose. Je suis content d’être passé par là. J’ai été bien soutenu, par le kiné, le médecin. Ca m’a aidé à me remettre sur pieds. Je suis allé aussi à Capbreton pour parfaire ma rééducation. Ce séjour m’a surtout permis de reprendre confiance.
Tout ça, je ne l’oublie pas. Quand je m’entraîne aujourd’hui, je repense à tout ça ! Ca me motive, j’ai 2 fois plus envie d’y arriver.

Quel regard portez-vous sur la saison qui vient de s’écouler ?

Antoine : Avec ma blessure, j’ai vu les matchs à domicile. Je trouve que ce fut une super saison à Raffoux. J’ai été surpris par l’engouement et la façon dont les matchs se gagnaient. Il y a eu pas mal de prolongations. Je trouve que depuis son retour en D1, cette équipe symbolise parfaitement l’esprit dunkerquois ! Une équipe accrocheuse qui a une grosse envie de gagner.

Maxime : Le club a progressé dans l’organisation, dans le vestiaire. C’est plus pro. On avait une très bonne équipe. C’est dommage pour le classement, il ne nous a pas manqué grand chose pour être plus haut. Si on avait réussi à être devant Lyon, ça aurait été très différent de jouer 2 matchs chez nous. Ça se joue sur des détails. Le match à domicile face à Bordeaux. Ce but non valable à Nice en toute fin match...
En tout cas on a rien lâché, on s’est toujours battu pour arracher les points un par un. On a aussi senti le public beaucoup plus présent que la saison précédente. Il y a eu plus d’engouement autour de cette équipe.

Antoine : Les résultats sont importants pour le public. Miikka a eu un discours clair en début de saison : Pas de défaite à domicile. Ça n’a pas été le cas mais on a respecté l’objectif : mettre en doute chaque équipe venant ici. C’est difficile pour les équipes qui viennent jouer chez nous avec la petite glace et ce bruit assourdissant ! Les adversaires n’aiment vraiment pas ça !

Maxime : J’avoue que j’ai eu beaucoup de mal la première fois ! C’est très bruyant. Et on s’habitue ! On a aussi été très bon à l’extérieur. La meilleure équipe pratiquement toute la saison.

Comment envisage-t-on une saison lorsqu’on perd deux cadres aussi importants que François et Maurice Rozenthal ?

Antoine : Déjà, on perd un capitaine. Pour le remplacer, ça va être très dur. Pour moi, c’est particulier, c’est mon oncle. J’ai beaucoup parlé avec eux depuis leur retraite. On ne pouvait pas compter sur eux plus longtemps. Maintenant c’est à nous, les jeunes dunkerquois, de relever le défi. Il faut être irréprochable, comme eux !

Maxime : Antoine a tout dit ! Vu de l’intérieur, j’avais François sur ma ligne. Il te donne les trucs en plus qui font la différence. Quand il s’agit de gueuler et de remonter les troupes, c’était lui qui le faisait. C’était lui qui était capable de ça dans l’équipe. Je pense qu’il nous a sauvé plusieurs matchs par son influence sur le banc.

Antoine : J’aurais vraiment aimé jouer pour leur dernier match. Mais leu décision était prise de toute façon.

Qui voyez-vous maintenant pour le leadership de l’équipe ?

Maxime :
C’est pas à nous de le dire. C’est le coach qui aura le dernier mot. François était vraiment un leader naturel.

Antoine :
On ne connaît pas encore les joueurs. L’important c’est que l’équipe tourne bien.

Quels objectifs vous êtes-vous fixés avec le club ?

Antoine : On a surtout discuté d’objectifs personnels et je ne veux pas trop en parler. Avec Maxime, on se prépare fort. On a le même préparateur physique. Max avait travaillé avec lui l’an dernier et j’ai trouvé que c’était le plus en forme cette saison. Je me suis dit qu’il fallait que je bosse avec ce gars ! Cette saison, je veux surtout oublier ma blessure. Je sais que ce sera dur sur les premiers matchs. Je veux apporter ma pierre à l’édifice en attaque et aussi un peu défensivement.

Maxime : Je me suis fixé un objectif de points avec le club. Mon objectif, c’est d’être encore meilleur que l’an dernier, avoir encore plus de temps de jeu et progresser !


Vous retrouvez sur la même ligne est une option qui vous plairez ?

Maxime : On verra ce que le coach dira. On n’a jamais essayé !

Antoine : Je n’y ai pas vraiment pensé. On n’a jamais joué ensemble à part un peu à l’entraînement.

Beaucoup d’équipes de D1 jouent à 3 lignes alors qu’elles ont assez de joueurs pour tourner à 4. Qu’en pensez vous ?

Antoine : Aucun doute, c’est mieux à 3 lignes. On ne peut pas se permettre de jouer à 4 lignes avec un match par semaine. C’est certain que se retrouver en 4ème ligne c’est difficile. Mais si je dois me retrouver dans cette position, j’accepterai, c’est le sport, on n’est pas là pour faire plaisir. En Suisse, quand tu ne joues pas, c’est comme ça, tu n’as rien à dire !

Maxime : A l’étranger, quand tu fais parti d’une équipe, tu sais que ta place n’est jamais acquise. Quand je passais à travers un match, ça m’arrivait de me retrouver en tribune. Je préfère encore me retrouver sur le banc sans jouer que d’être dans les gradins !

Antoine : Même en Magnus, peu d’équipes jouent vraiment à 4 lignes.

Un entraîneur canadien, ça change quelque chose en terme de jeu selon vous ?

Maxime : Le jeu nord-américain ! Une sortie de zone simple, un jeu dur, rapide. Si on a pas de solution, on met au fond. On met des charges ! Maintenant on verra en août !

Antoine : Oui je pense que ce sera un jeu simple. Je n’ai jamais eu de coach canadien mais lorsque j’étais en jeune à Genève, le jeu s’inspirait de l’équipe première. Sortie de puck rapide, de longues passes, des shoots, des prises de rebond.
Et à Dunkerque on joue sur une petite glace. Ça favorise ce type de jeu.

Maxime : Sur une petite glace on peut aller plus vite vers l’avant.

Que vous inspire le recrutement pour le moment ?

Antoine : On connait un peu Mathieu Cyr de nom, un peu le défenseur d’Amneville (ndlr : Jakub Bradac). Les autres moins.

Maxime : j’ai entendu parlé de Domian.

Antoine, tu as eu la chance de disputer des matchs avec l’équipe première du Lausanne HC. Quelle sensation cela fait de fouler la glace de Malley face à sa mythique Section Ouest ?

Antoine : L’ambiance en Suisse, c’est un truc de dingue ! Le premier match sous les couleurs de Lausanne, je marque face au Kop de Malley ! C’est un souvenir inoubliable pour moi ! Je me souviens aussi du derby face à la Chaux de Fond devant près de 6000 personnes ! Quand tu passes la porte du vestiaire et que tu entends cette ferveur, les tambours qui raisonnent, c’est un sacré souvenir.

Le premier match d’Antoine avec Lausanne : son but (1’58) + ITW (3’10)

Et aux Etats Unis ?

Maxime : C’était différent. Il y a beaucoup de ligues, c’était une ligue junior donc on jouait devant peu de monde. Par contre je garde de beaux souvenirs de ma première visite dans une patinoire NHL et dans les universités qui jouent en NCAA ! C’est assez hallucinant !
Quand tu vois les équipements, tu sens tout de suite qu’il y a beaucoup d’argent en jeu. Là bas quand ils achètent un tapis, c’est jamais le plus petit ! Toujours le plus cher ! Ils ont des glaces synthétiques, des salles de muscu incroyables. Tout ce qui est « à côté » de la glace est important.
Et je garde aussi un souvenir de mes premiers buts là bas … et de mes premières commotions !

Et l’équipe de France, vous y pensez ?

Maxime :
Tant qu’on est en D1, ce sera dur ! Mais aller en Magnus pour être sur le banc c’est inutile. S’entraîner sans joueur ne m’intéresse pas. J’avais jamais eu autant de temps de jeu que cette année en D1 !

Antoine : Beaucoup de jeunes français cirent le banc en Magnus. Ils devraient se mettre dans l’optique de la D1. J’en avais discuté avec des joueurs expérimentés à Amiens qui m’avaient dit que cette division un était mieux pour les jeunes. Avoir du temps de jeu est important. Jouer des matchs, c’est tout ce qui compte. Les jeunes français commencent à venir en D1. Tant mieux à mon avis.

Maxime : Les jeunes commencent à comprendre que la D1 peut être un tremplin pour avoir du temps de jeu en Magnus. Parce qu’une fois que tu n’es plus junior, tu ne joues plus le dimanche et tu restes souvent sur le banc le samedi.

Vous avez envie de dire quelque choses aux supporters ?

Antoine : Continuez comme ça ! Il faut qu’il y ait le plus de monde possible qui viennent voir du hockey. Nous voulons vous offrir une meilleure saison encore !

Maxime :
L’ambiance à Dunkerque est une des trois meilleures de la division, nous devons donc être dans les 3 meilleures sur la glace ! On doit donner le maximum !