Acceuil Plexicrew

Accueil > Les sections mineurs > Frédéric Brodin : « Refaire de Dunkerque le club formateur qu’il était ! (...)

Frédéric Brodin : « Refaire de Dunkerque le club formateur qu’il était ! »

jeudi 24 avril 2014, par Guitch

C’est une joyeuse bande de jeunes joueurs, aux sweats bardés des trois lettres HGD qui regagne la patinoire de retour de la plage à l’occasion du stage de Pâques. Pour les encadrer, aux côtés de Brendan Martial, Frédéric Brodin, responsable du hockey mineur dunkerquois, nous rejoint pour un entretien sur sa première année à son poste et ses perspectives d’avenir au sein du navire corsaire. Celui qui entraînait les seniors des Français Volants voue une vraie passion à la formation des jeunes et son apport pour le hockey mineur maritime se fait déjà sentir.

Que connaissais tu du hockey dunkerquois avant d’arriver ?

Pas grand chose. J’ai pas mal joué à Dunkerque. Quand tu viens jouer ici en tant que visiteur, tu sens quelque chose de spécial, une ambiance particulière. Ce n’est jamais une partie de plaisir de venir à Dunkerque, c’est une vraie caisse de résonance.
Je connais bien sûr Maurice, François, Greg depuis que je suis tout petit. Je jouais contre eux … et ils ont beaucoup gagné !
C’est à peu près tout ce que je connaissais avant d’arriver, la patinoire et ses alentours.

Tu étais entraineur des Français Volants en D2 l’an dernier, pourquoi avoir choisi Dunkerque et le mineur en particulier ? Tu ne souhaitais plus entrainer des seniors ?

La raison de mon départ des Français Volants est un licenciement économique. Ce n’était donc pas un choix au départ.
Le hockey mineur est quelque chose qui me branche depuis toujours. Entraîner une équipe première c’est intéressant mais la formation est un travail de longue haleine. En fait c’est tout ce qui ne se voit pas et moi j’adore ça : transmettre ma passion, voir les enfants progresser. On les revoie plus tard. J’ai pu revoir des internationaux que j’ai pu former. Quand l’équipe de France A’ est venue ici en février, un des joueurs est venu me voir. Je ne l’ai entraîné qu’un an à Amiens mais il se souvenait de moi. J’aime ce côté relationnel. Quand un gamin te reconnaît 15 ans après, tu as l’impression de lui avoir apporté quelque chose.

"Quand tu viens jouer ici, tu sens quelque chose de spécial"

Peux tu nous décrire ton rôle précis ?

Je prends mes marques petit à petit. Après un an je commence à avoir un peu de recul. Mon objectif c’est de former des jeunes qui pourront intégrer l’équipe première. Je veux refaire de Dunkerque le club formateur qu’il était. Il faut donc restructurer le hockey mineur pour former de jeunes dunkerquois.

Où en est le hockey mineur selon toi ?

Au bout d’un an, j’ai déjà mesuré une progression des gamins. C’est la plus grosse évolution pour moi. Je dirais que 90 % des garçons et des filles ont eu une progression visible sur le plan technique et collectif entre septembre et aujourd’hui.
Parfois on sent que quelque chose se passe sans réellement le voir mais là si. Nous avons dans nos équipes de jeunes certains des meilleurs joueurs de leur catégorie. Le sport étude apporte une vraie plus value.

Combien d’enfants composent cette section ?

21 cette saison. L’an prochain nous serons à 24/25. Le sport étude était à deux doigts de fermer il y a une paire d’années. Le club a eu la bonne idée de le maintenir. Aujourd’hui c’est une réussite et tout cela sans aucun apport de l’extérieur. Ce ne sont que des jeunes dunkerquois.

Quels sont les résultats des différentes équipes de jeunes cette saison ?

Je ne donnerai pas de classement précis pour les U11. Dans cette catégorie, l’objectif c’est que tout le monde joue. Le résultat m’importe peu. Bien sûr on préfère gagner mais l’idée c’est d’avoir une masse de joueurs. Nous les avons systématiquement tous convoqués pour les matchs.
En U13, l’aspect compétition commence. Notre équipe 1 a terminé 3e de son championnat Nord/Normandie derrière Rouen et Amiens. Nous avons réussi à battre une fois l’équipe 1 de Rouen. C’était notre perf de la saison.
Concernant les U13, nous accueillons la finale inter-conférences le 11 mai à Raffoux. Ce serait sympa d’y voir du monde.
L’équipe U15 a bien marché en terminant 2ème à 1 point derrière Rouen. Il fallait être premier pour monter en élite. C’était déjà une surprise de passer si près dès cette saison.
L’équipe U18 a été quart de finaliste en excellence. Là aussi c’était une belle surprise avec une équipe très sympa que j’ai pu coacher toute cette saison.

A une époque pas si lointaine, le hockey mineur dunkerquois faisait peur à tout le monde et a glané quelques titres. Ca te semble difficile de revenir à cette situation ?

Je suis vraiment convaincu qu’on peut y arriver.
C’est compliqué car ça demande beaucoup d’aménagements. On attend avec impatience la nouvelle patinoire pour passer un cap. Nous avons de belles générations qui arrivent. La difficulté c’est de mettre tout en œuvre pour les conserver. Pour ça, nous avons besoin d’une équipe première compétitive et forte. Idéalement nous devrions être en Magnus pour ça.
Nous devons multiplier les heures de glace.
Je travaille là dessus avec Carl. L’idée c’est d’approcher ce qui se fait ailleurs de telle sorte qu’on puisse répondre aux jeunes qui te disent « je pars à Rouen ». Si on arrive à se structurer avec une nouvelle patinoire, on pourra leur répondre « mais qu’est ce que tu vas trouver de plus là bas ? ».
Notre infrastructure actuelle est arrivée au bout de ce qu’on peut faire.

"A Dunkerque, il y a une vraie culture hockey"

Peut-on réussir à attirer les jeunes vers le hockey ? Y a-t-il actuellement des actions en ce sens ?

Je n’ai pas vraiment de doutes là dessus. Le nombre de licenciés est en augmentation alors que nous perdons des U15, U22 … En U7 et U9, ça monte fort. Il y a eu beaucoup d’animations réalisées. Il y a eu Dunkerque en survet’, beaucoup de tracts... La licence n’est pas chère, nous avons un système de prêt de matériel. On essaie de rendre l’activité abordable pour l’ensemble des jeunes dunkerquois. Je pars aussi du principe que le monde appelle le monde. Si un jeune fait du hockey, il peut attirer d’autres jeunes de son école. Il faut continuer à travailler.
Il y a aussi tout le travail de l’équipe 1. A Dunkerque, il y a une vraie culture hockey, on peut sentir ça. Même ceux qui ne viennent pas aux matchs connaissent l’équipe, ses résultats.
Le hockey mineur fait aussi des actions à côté. Il y a les actions citoyennes, une quinzaine cette année.

Est-ce que les supporters peuvent jouer un rôle au niveau du hockey mineur ?

Oui, en venant sur des événements spécifiques comme le 11 mai. C’est le genre d’évènement idéal pour mettre un peu d’ambiance. Il faut faire rêver les gamins.
Après pour les supporters, il s’agit de soutenir le club, faire parler de lui en faisant des articles, en communiquant. Le HGD est une entité globale. Les enfants s’investissent sur toute une saison, sur toute une vie même car quand on est dans le hockey, on a du mal à en sortir.

A titre personnel, qu’as tu pensé de ta première saison au HGD ?

Je suis satisfait. On a encore beaucoup de travail mais je suis content de l’évolution des gamins. C’est bien de voir qu’on fait bouger les choses, de voir des gens motivés prêts à se bouger avec toi.
Ca va prendre du temps mais on avance.
Je suis aussi satisfait de la complicité que j’ai avec Carl.

Justement on t’a vu à ses côtés sur le banc en deuxième partie de saison. Quel était ton rôle ?

Mon rôle c’était surtout de donner un coup de main. Coacher seul, ce n’est jamais simple. Tu dois regarder les joueurs, regarder l’adversaire, prendre des notes, parler à tes joueurs... On voit de plus en plus de binômes en France. Dans d’autres pays, ça fait 30 ans que c’est comme ça. Donc je file un coup de main et je le fais avec beaucoup de fierté. C’est bien aussi de montrer aux gens que le HGD est une entité globale comme je le disais précédemment.
L’équipe 1 est aussi venue voir les gamins. Les jeunes ont pu pratiquer avec les grands. Tout ça, c’est une mayonnaise qui prend et en même temps on envoie un message : tout le monde travaille pour le HGD dans son ensemble.

"Mettre sur pieds une équipe réserve"

On va donc te revoir sur le banc de l’équipe D1 l’année prochaine ?

Peut être. A la base, moi je suis là pour former des jeunes. Si je peux épauler Carl, je le ferai avec grand plaisir mais ça ne doit pas avoir d’influence sur ma mission première. De tout façon nous allons continuer à travailler en binôme.

Tu as eu en charge l’équipe D3. Quel bilan en tires-tu ? Carl semble vouloir en faire une vraie réserve. C’est faisable selon toi ?

Oui, mettre sur pieds une équipe réserve est mon et notre objectif. L’équipe s’appelle D3 parce que c’est sa division mais nous voulons en faire une vraie réserve. Si la D1 a besoin d’un joueur on doit pouvoir l’envoyer. Tant pis si ça coute à la D3 en terme de résultats.
L’idée de cette équipe c’est de terminer la formation des jeunes joueurs dunkerquois qui seraient trop justes pour aller en D1. C’est une alternative avec la possibilité pour certains joueurs de monter.

Elle n’a pas été loin d’atteindre les play offs cette saison ?

Oui mais ce n’est pas un vrai objectif. Le but c’est de terminer la formation des jeunes et leur permettre d’avoir du temps de jeu qu’ils n’auraient pas en D1.